Le projet d'inventaire des lieux de mémoire de la N-F par le Célat est très avancé et intéressant. Comme souvent, l'interface n'a pas la qualité et de la richesse de la recherche: les universitaires sont habitués à travailler à la dure, sans beaucoup de flafla. Les informations données sont souvent exhaustives, parfois dans les moindres détails du dépouillement; plusieurs clics avant de voir ce qu'on veut voir. La norme serait 3 clics: plus que ça, les gens ne cliquent plus. On peut se demander si même d'autres chercheurs y trouvent vraiment leur compte. Critique secondaire par rapport à la valeur de la recherche et au but du projet...
Il y a tout de même là une question de fond: est-ce que les sites de recherche, où sont affichés-diffusés les résultats, reçoivent le soutien éditorial pour vraiment les mettre en valeur? N'importe quelle publication de recherche sur papier tombe aujourd'hui dans les mains de professionnels: éditeurs, graphistes, rédacteurs, imprimeurs, etc. On n'a qu'à voir comment la mise en page des revues savantes a évolué, comme Voix et images, ou les titres de Nota Bene.
Quand on regarde les sites qui publient les résultats de recherche, ceux qui auraient le potentiel de rejoindre un assez grand public, on a l'impression de revenir en arrière. La qualité de l'ergonomie, du design, de l'infographie n'est pas à la hauteur de la recherche ni des équivalents sur papier. Les presses universitaires devraient développer des expertises en édition numérique pour concevoir les sites de recherche et agir comme de vrais éditeurs comme elles le font auprès des chercheurs qui leur envoient un bon gros manuscrits en fichier Word.
Il y a aussi une problématique nouvelle, celle de publier des informations et des données qui sont des base de données, et ne s'affichent qu'à partir d'une requête de l'usager. La quantité d'informations affichées peu varier considérablement: imprimées, les informations sont toujours identiques d'un usager à l'autre. Il y a donc une sorte d'esthétique propre à l'usage des BD (base de données) à développer: une esthétique du moteur de recherche et de l'appareil des requêtes et une esthétique de l'affichage des résultats. Le numérique donne aussi la possibilité à l'usager d'ajuster les deux éléments selon ses intérêts et ses préférences: recherche simple, complexe, résultats élémentaires ou complets.
Ces deux esthétiques vont beaucoup influencer le type et le nombre d'usagers.
Dans le contexte où chaque personne branché utilise de nombreux moteurs de recherche et se familiarise avec des sites très populaires, tous les sites sont en concurrence avec les meilleurs. On délaisse les sites peu performants, même au contenu intéressant. On se tourne vers les sites aux ergonomies les plus conviviales: c'est comme ça. Et un site fabuleux mais mal conçu n'y pourra rien.
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